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La culture des plantes carnivores au quotidien

Avant toute chose, rappelez-vous que dans la nature les végétaux sont livrés à eux-mêmes .

En culture, il est fréquemment nécessaire de manipuler les plantes (tailles, rempotages, etc...) mais il est essentiel de comprendre que plus ces manipulations seront limitées et mieux les plantes se porteront. Un pied quelque peu délaissé pendant quelques semaines ou quelques mois et que l'on croyait mort peut parfois surprendre par la vigueur de sa reprise.
Avant d'arroser, vérifiez bien que l'eau que vous allez utiliser est bien adaptée, utiliser exclusivement de l'eau de pluie, de la Volvic (ou au pire, de l'eau déminéralisée).

Une règle de base: les plantes carnivores ne doivent jamais manquer d'eau, les arrosages seront fréquents, voir quotidiens.
Le plus pratique sera de placer une soucoupe sous le pot avec en permanence environ 1 cm d'eau. Ne pas utiliser cette méthode avec les nepenthes qui n'apprécient pas d'avoir sans cesse les pieds dans l'eau. En revanche ils réclament un substrat toujours humide et adorent les pulvérisations: arrosez souvent mais ne laissez pas d'eau stagner dans la soucoupe.
En hiver de façon générale limiter les arrosages et retirer les soucoupes, pour les plantes au repos tenir le substrat juste humide mais surtout pas détrempé.

La taille :

Il n'est pas indispensable de tailler les plantes carnivores. Cependant il peut parfois être utile de retirer les parties mortes, dans un but esthétique bien sur, mais aussi pour éviter l'apparition de moisissures.
Il faut toujours prendre garde à ne couper que dans les parties mortes, sinon il y a un risque d'affaiblir inutilement la plante par cette blessure.
Ne taillez pas les plantes qui passent l'hiver à l'extérieur (attendez le printemps) car leurs feuilles, même sèches, les aident à se protéger du froid. Pour procéder à la taille, utilisez un outil bien tranchant et désinfecté.

Les rempotages :

Le rempotage sera définie par l'état du substrat. Si la plante est cultivée dans de bonnes conditions et arrosée avec une eau de bonne qualité, un rempotage tous les 3 à 4 ans est suffisant.
A l'inverse si les conditions sont mauvaises (en particulier l'eau) le substrat va rapidement se décomposer et un rempotage annuel sera impératif.
Lors de cette opération délicate, prenez garde aux fragiles racines et aux rhizomes souvent cassants. Si le substrat s'est décomposé, essayez d'en retirer le maximum des racines avant de placer le pied dans son nouveau pot.
Soyez extrêmement prudents lors du rempotage des pinguiculas: leurs racines sont fragiles et il n'est pas rare de perdre la plante suite à un rempotage mal effectué.
lors de vos rempotages, évitez absolument les pots en terre cuites sauf si ils sont vernis "intérieur/extérieur", préférez leurs des pots en grès ou en plastique qui présentent l'avantage d'être neutre chimiquement.

Les parasites :

Malgré leur particularité, les plantes carnivores ne sont malheureusement pas protégées contre les parasites animaux !
Pour s'en débarrasser, utiliser des produits classiques du commerce. Toutefois il est préférable d'utiliser des produits biologiques, souvent beaucoup moins nocifs. Les bombes aérosols de traitement "prêt à l'emploi" sont si possible à éviter, ce procédé étant bien trop agressif vis à vis des plantes. (leur prix est de plus bien souvent très élevé en comparaison des insecticides à diluer soi-même).
Il arrive que de minuscules insectes blancs soient présents en quantité à la surface du substrat. Il s'agit souvent de collemboles, petits insectes qui apprécient l'humidité et capables de sauts de 50 à 100 fois la hauteur de leur corps. Ces insectes sont absolument inoffensifs, il est donc inutile d'essayer de s'en débarrasser, d'autant plus qu'ils peuvent nourrir les plantes de petites tailles (Drosera, Utriculaires...).

Les maladies :

Même dans une culture saine, il n'est pas impossible qu'une maladie se déclare. Il faut alors réagir rapidement car son évolution est souvent rapide. Ici aussi les produits du commerce sont efficaces, avec les mêmes mises en garde que ci-dessus.
Ces maladies sont souvent dues à des champignons, favorisées par l'humidité et le manque de lumière. Un bon moyen de prévention est d'aérer de temps en temps pour éviter le confinement de l'air.
Le champignon Botrytis cinerea est l'un des plus fréquents: il se caractérise par une sorte de duvet filamenteux grisâtre recouvrant les parties atteintes. Il est particulièrement robuste et se répand facilement. A l'achat d'un fongicide il est important de vérifier que celui-ci est efficace contre Botrytis cinerea.
C'est en hiver que les plantes sont les plus sensibles à ces attaques, et il faudra régulièrement les surveiller pendant cette période.

Utilisation de fertilisant :

Peut-on utiliser de l'engrais avec les plantes carnivores ? En règle générale c'est absolument déconseillé: ces plantes vivent dans des sols très pauvres et supporteraient très mal un apport d'éléments nutritifs aussi brutal. De plus l'engrais favoriserait la décomposition du substrat.
La seule forme d'engrais qui puisse être éventuellement apporté (mais avec prudence) est un engrais foliaire (c'est à dire qui passe par les feuilles, en pulvérisant le produit directement sur celles-ci) uniquement pour les nepenthes , et avec une très grande parcimonie sur les dionées et sarracenias. Dans tous les cas diviser impérativement (de moitié au minimum) la dose indiquée sur le produit, et utiliser un engrais pour orchidées ou pour tillandsias.

Faut-il "nourrir" les plantes carnivores ?

Avec des mouches ou de la viande ???

Ce n'est pas non plus très conseillé, voir même totalement déconseillé: elles se débrouillent très bien elles-mêmes et n'attrapent en général que ce qui leur suffit, en sachant qu'elles peuvent se contenter de très peu.
Comme chez l'être humain, les plantes carnivores peuvent avoir des indigestions. Cette " indigestion " peut entraîner le pourrissement de la feuille à cause d'un excès de sécrétions enzymatiques.
Les parties dures des insectes (la chytine) ne sont pas digérées car non dissoutes.
Nourrir une plante carnivore est le plus souvent néfaste pour elle: les quantités apportées seront souvent disproportionnées par rapport à ses besoins réels, et la plante pour se protéger de cette "indigestion" risque de sacrifier son piège qui va se dessecher avant son terme. Par conséquent le "gavage" d'une dionée (ou autre) pour la rendre plus belle aura bien souvent l'effet inverse.
Si toutefois vous ne résistez pas à lui faire quelques offrandes, donnez uniquement des insectes (si possibles vivants) et pas de viande hachée ou de jambon...+qui lui serait fatal.

N'oubliez pas que malgré toutes ses singularités : c'est bel et bien un VEGETAL !!!